Pica, de son vrai nom Pierre Tranchand, est dessinateur depuis plus de 40 ans.
Mais, c’est grâce à sa bande dessinée Les Profs, créée avec Erroc, qu’il est devenu célèbre.
Fait rare dans une carrière de dessinateur, ses personnages ont été adaptés au cinéma.
Le premier film est sorti en avril 2013, suivi des “Profs 2” sur grand écran en juillet 2015.
Celui qui a réalisé 17 BD des Profs depuis 2000 a annoncé , lors du festival “BD dans l’Ain”, qu’il est contraint, à 62 ans, de passer la main pour des raisons de santé.
C’est le cœur lourd, mais toujours animé par la même passion, qu’il nous explique les raisons de sa retraite des “Profs”.
Que représente pour vous, cette 20e édition de BD dans l’Ain ?« C’est pour moi une résurrection.
J’ai été l’invité d’honneur en 2008 et, quatre mois après, boom, j’ai fait un AVC.
J’ai été un an à l’hôpital et je n’ai pas pu faire de festival pendant quatre ans.
Revenir à Bellegarde compte beaucoup pour moi. »
Encore aujourd’hui, qu’est-ce que cela vous fait de voir vos BD adaptées au cinéma ?« C’est une belle fierté.
Hormis Astérix, Iznogoud, etc., c’est rare qu’une bande dessinée soit adaptée au cinéma.
C’est une consécration.
Cela veut dire que Les Profs ont remporté un succès, sinon, il n’y aurait pas eu de films. »
Quel regard portez-vous sur les deux films ?« Le premier était très proche de mon univers.
Le deuxième film, un peu moins.
Mais je n’ai pas à rougir.
Ce ne sont pas des chefs-d’œuvre, mais de bons films de divertissement. »
Quels sont actuellement vos projets ?« Le 18e numéro des Profs va sortir en début d’année, mais sans moi.
J’ai dû passer la main.
Il y a toujours Erroc, mais c’est Simon Léturgie qui me remplace.
Je ressens de la tristesse.
J’ai dû passer la main parce que physiquement, je ne pouvais plus.
Cela prend du temps de faire une BD et il y a tout un planning à respecter.
J’ai préféré arrêter pour le bien de tout le monde (éditeur, coloriste, etc.).
Car, le problème avec le succès, c’est que si on ne fait pas un album par an (5 500 BD sortent chaque année), on tombe vite dans l’oubli. »
Après votre AVC, vous avez trouvé la force de faire d’autres numéros des Profs…« Oui. C’est une petite réussite pour moi.
J’ai pu faire quatre albums des Profs après mon AVC.
J’ai changé un peu ma méthode car au lieu de faire sur du papier, j’ai dessiné via une tablette graphique. Beaucoup de jeunes dessinateurs ne font qu’avec la tablette.
J’aurais préféré continuer sur le papier, mais j’ai mon bras gauche paralysé. »
Si vous aviez un dernier message à donner à vos lecteurs, ce serait quoi ?« Tout simplement “Merci”.
Merci pour leur soutien et leur amour.
Vous savez, on est finalement peu de chose.
C’est les BD qui sont célèbres, pas nous.
Ma plus belle réussite, c’est d’avoir choisi ce métier.
Je suis en train de réfléchir pour me lancer dans un nouveau projet mais où je pourrai prendre mon temps… Mon métier, c’est mon moteur. »
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