Interview : Max Cabanes adapte Nada de Manchette
BD Plage à Sète.
Avec Doug Headline ,il adapte les polars de Jean-Patrick Manchette.
Le résultat sur Fatale (Dupuis) est particulièrement saisissant.
Alors Cabanes va continuer et se confie à Ligne Claire.
Recueillis par J-L. TRUC.
Comment s’est passé l’adaptation de Fatale ?
On a fait Fatale en un an avec Doug Headline.
Mais il avait pris pas mal de retard.
Donc on a convenu que je continuerai seul.
On avait eu des discussions sur ce qu’on allait faire.
Tarpon, le privé de Manchette ?
Les femmes de ses romans ?
Avoir un personnage récurrent ?
Et maintenant, le prochain album ?
Ce sera l’adaptation de Nada de Manchette, son roman qui a révolutionné le polar français.
Je m’attache à rester très fidèle.
C’est difficile de rendre compte de l’esprit de Manchette.
Mais j’ai en moi depuis toujours ce postulat de l’adaptation.
Beaucoup d’auteurs cassent l’œuvre et mettent leur ego dedans.
Une erreur.
Dans Fatale par exemple il n’y a pas de dialogues inventés.
Princesse du sang était inachevé par Manchette et on a dû écrire du texte.
Pas le choix.
Adapter, c’est trahir ?
Non.
Ma technique est toute bête.
J’essaye d’avoir le moins possible d’à-priori intellectuels.
J’ai l’œil d’un lecteur qui découvre l’ouvrage.
Je le le lis plusieurs fois et je veux restituer aux lecteurs de ma BD l’ambiance avec toutes ses émotions.
Je dois être surpris et donc restituer cette surprise, être authentique le plus possible.
Pour Nada vous avez adopté la même technique ?
Nada fera 150 pages.
Ce sera dense car on n’a rien enlevé du roman.
Manchette est très méticuleux dans son écriture.
Il faut que les lecteurs puissent se faire une idée précise des personnages.
Il y aura un seul tome, pas deux, je ne travaille pas assez vite.
On ne peut pas avoir deux ans entre les deux volumes.
On l’a vu avec La Princesse du sang, c’était trop long.
Vous êtes complètement axé sur la BD ?
Je fais toutes sortes de petits boulots, des illustrations, je travaille pour une BD sur la musique. J’ai aussi totalement remanié Princesse du sang en un seul volume, redécoupé, revenu sur pas mal de points.
Quand j’ai fini Fatale, j’ai regretté d’avoir fait Princesse de sang comme ça donc ça valait le coup de reprendre en un tome avec un cahier graphique, augmenter la pagination.
Et des envies aussi ?
Bien sûr.
Peut-être continuer avec l’œuvre de Manchette et adapter son personnage Eugène Tarpon, ancien gendarme devenu privé, je vous l’ai dit au début.
Il y aurait quatre épisodes.
J’ai même un faible pour une adaptation des Chroniques Martiennes de Bradbury ou Flannery O’Connor.
Idem pour Murakami et son Kafka sur le rivage.
J’ai un gros faible pour la littérature, voire la poésie.
Max Cabanes était à Avec Doug Headline ,il adapte les polars de Jean-Patrick Manchette.
Le résultat sur Fatale (Dupuis) est particulièrement saisissant.
Alors Cabanes va continuer et se confie à Ligne Claire.
Recueillis par J-L. TRUC.
Comment s’est passé l’adaptation de Fatale ?
On a fait Fatale en un an avec Doug Headline.
Mais il avait pris pas mal de retard.
Donc on a convenu que je continuerai seul.
On avait eu des discussions sur ce qu’on allait faire.
Tarpon, le privé de Manchette ?
Les femmes de ses romans ?
Avoir un personnage récurrent ?
Et maintenant, le prochain album ?
Ce sera l’adaptation de Nada de Manchette, son roman qui a révolutionné le polar français.
Je m’attache à rester très fidèle.
C’est difficile de rendre compte de l’esprit de Manchette.
Mais j’ai en moi depuis toujours ce postulat de l’adaptation.
Beaucoup d’auteurs cassent l’œuvre et mettent leur ego dedans.
Une erreur.
Dans Fatale par exemple il n’y a pas de dialogues inventés.
Princesse du sang était inachevé par Manchette et on a dû écrire du texte.
Pas le choix.
Adapter, c’est trahir ?
Non.
Ma technique est toute bête.
J’essaye d’avoir le moins possible d’à-priori intellectuels.
J’ai l’œil d’un lecteur qui découvre l’ouvrage.
Je le le lis plusieurs fois et je veux restituer aux lecteurs de ma BD l’ambiance avec toutes ses émotions.
Je dois être surpris et donc restituer cette surprise, être authentique le plus possible.
Pour Nada vous avez adopté la même technique ?
Nada fera 150 pages.
Ce sera dense car on n’a rien enlevé du roman.
Manchette est très méticuleux dans son écriture.
Il faut que les lecteurs puissent se faire une idée précise des personnages.
Il y aura un seul tome, pas deux, je ne travaille pas assez vite.
On ne peut pas avoir deux ans entre les deux volumes.
On l’a vu avec La Princesse du sang, c’était trop long.
Vous êtes complètement axé sur la BD ?
Je fais toutes sortes de petits boulots, des illustrations, je travaille pour une BD sur la musique. J’ai aussi totalement remanié Princesse du sang en un seul volume, redécoupé, revenu sur pas mal de points.
Quand j’ai fini Fatale, j’ai regretté d’avoir fait Princesse de sang comme ça donc ça valait le coup de reprendre en un tome avec un cahier graphique, augmenter la pagination.
Et des envies aussi ?
Bien sûr.
Peut-être continuer avec l’œuvre de Manchette et adapter son personnage Eugène Tarpon, ancien gendarme devenu privé, je vous l’ai dit au début.
Il y aurait quatre épisodes.
J’ai même un faible pour une adaptation des Chroniques Martiennes de Bradbury ou Flannery O’Connor.
Idem pour Murakami et son Kafka sur le rivage.
J’ai un gros faible pour la littérature, voire la poésie.
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