mercredi 2 décembre 2020

Un allemand refuse la dictature nazie.

  

Andreas Kuppler n’est ni un héros ni un salaud.

 Journaliste sportif à Berlin en 1936, il vient de couvrir les Jeux olympiques d’hiver à Garmisch-Partenkirchen et se prépare pour ceux d’été dans la capitale. 

Il apprécie le jazz, voue un culte à Jesse Owens et s’entend généralement bien avec les Juifs.

Mais quand son patron lui fait comprendre qu’il devrait prendre sa carte du parti, il obtempère. Lorsqu’une milice lui intime d’éviter une épicerie tenue par ceux que le régime souhaite éliminer, il passe tout droit. 

Tout comme il hausse les épaules en découvrant que son épouse a installé un autel à la gloire d’Hitler.

Avec La désobéissance d’Andreas Kuppler, Corbeyran signe un portrait nuancé. Page 5 La désobéissance d'Andreas Kuppler


Par petites touches, il présente un homme qui n’adhère pas au discours ambiant, mais s’en accommode, du moins en apparence. 

Le protagoniste songe, par ailleurs, à se séparer de sa compagne. 

Le parallèle entre les vies politique et conjugale ne s’avère évidemment pas innocent. 

Page 7 La désobéissance d'Andreas Kuppler

Personne ne divorce d’un jour à l’autre, la fracture est un long processus, fait de regrets et de doutes ; ils se montrent d’abord diffus, puis de plus en plus clairs, jusqu’à ce que la nécessité de la fin s’annonce évidente.

 Il en va de même lorsque le patriote rompt avec un pays qu’il a aimé.

 Le scénariste ne juge pas les compromis du personnage principal et son aplaventrisme ; il observe plutôt, patiemment, les hésitations d’un individu à la croisée de bien des chemins.Crâne rasé, perfecto et santiag de rigueur, bagouses tête de mort aux doigts, Corbeyran confie être un « gros bosseur », pas angoissé par la page blanche.


La désobéissance d'Andreas Kuppler - Michel Goujon - BabelioPhotos de Michel Goujon - Babelio.com 

Adaptation du roman de Michel Goujon.

La Désobéissance d'Andreas Kuppler | Editions Delcourt


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