Andreas Kuppler n’est ni un héros ni un salaud.
Journaliste sportif à Berlin en 1936, il vient de couvrir les Jeux olympiques d’hiver à Garmisch-Partenkirchen et se prépare pour ceux d’été dans la capitale.
Il apprécie le jazz, voue un culte à Jesse Owens
et s’entend généralement bien avec les Juifs.
Mais quand son patron lui fait comprendre qu’il devrait prendre sa carte du parti, il obtempère. Lorsqu’une milice lui intime d’éviter une épicerie tenue par ceux que le régime souhaite éliminer, il passe tout droit.
Tout comme il hausse les
épaules en découvrant que son épouse a installé un autel à la gloire
d’Hitler.
Avec La désobéissance d’Andreas Kuppler, Corbeyran signe un
portrait nuancé.
Par petites touches, il présente un homme qui n’adhère pas au discours ambiant, mais s’en accommode, du moins en apparence.
Le protagoniste songe, par ailleurs, à se séparer de sa compagne.
Le parallèle entre les vies politique et conjugale ne s’avère évidemment pas innocent.
Personne ne divorce d’un jour à l’autre, la fracture est un long processus, fait de regrets et de doutes ; ils se montrent d’abord diffus, puis de plus en plus clairs, jusqu’à ce que la nécessité de la fin s’annonce évidente.
Il en va de même lorsque le patriote rompt avec un pays qu’il a aimé.
Le scénariste ne juge pas les compromis
du personnage principal et son aplaventrisme ; il observe plutôt,
patiemment, les hésitations d’un individu à la croisée de bien des
chemins.
Adaptation du roman de Michel Goujon.
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